𝗝𝗲𝘀𝘀𝗶𝗰𝗮𝟵𝟯

𝘎𝘳𝘶𝘯𝘨𝘦 𝘎𝘰𝘶𝘳𝘰𝘶 – 𝘉𝘢𝘯𝘭𝘪𝘦𝘶𝘦

Seul artiste de la programmation à avoir une page wikipédia sur sa-vie-son-oeuvre, Jessica93 constitue de fait pour nous ce qu’on appelle vulgairement une tête d’affiche, qualificatif qui doit le ravir autant qu’un festivalier au gobelet vide qui tombe sur le changement de fût.

Trimballant le même flegme cobainien devant un parterre de 3000 milles personnes à un festival goth polonais que sous une grange à La Chapelle-Gonaguet avec 3 stères de bois en décor de scène (qui était à ce concert en 2014 ?), Geoffroy depuis son premier disque sorti il y a douzaine d’années continue de nous abreuver de son croisement miraculeux entre le son des 90’s à Seattle et une cold wave matricée par la Pornography des Cure, formule imparable sublimée par son génie à nous propulser à la tronche des morceaux de bravoure qui nous rentrent dans le crâne comme le RER dans Paris.

Un nouvel album ayant été récemment enregistré, on peut s’attendre à de l’exclu sur scène !

https://jessica93.bandcamp.com

𝗺𝗼𝗹𝘁𝗼 𝗺𝗼𝗿𝗯𝗶𝗱𝗶

𝘊𝘢𝘯𝘵𝘢𝘯𝘥𝘰 𝘗𝘰𝘱 – 𝘓𝘦 𝘔𝘢𝘯𝘴/𝘚𝘢𝘳𝘭𝘢𝘵-𝘭𝘢-𝘊𝘢𝘯𝘦́𝘥𝘢

“Je suis musicienne et j’écris des chansons sous le nom de molto morbidi.”

C’est ainsi que Swan nous présente sa musique, avec une simplicité désarmante. On y discernerait presque une part d’auto-dérision. Après tout l’album qu’elle défend sur scène depuis sa sortie il y a 2 mois s’intitule “String Cheese Theory”, et il faut voir les clips où Swan part en voyage sur des ronds-points absurdes du patrimoine français ou danse en plan-séquence dans la forêt comme si personne n’allait jamais voir la vidéo.

Rien donc qui ne prépare à l’écoute de cet album, à ces montagnes russes de synth pop aux subtilités fascinantes, aux glorieuses références qui viennent immédiatement à l’esprit, de Kate Bush à Cate Le Bon, et à l’équilibre parfait entre la virtuosité des arrangements et une sincérité vibrante.

Molto morbidi se nourrit d’un romantisme pudique, des anecdotes qui reflètent le décalage dans les relations, et des faux-semblants (d’ailleurs rien de morbide dans son nom de scène : “molto morbidi” veut dire “très doux” en italien).

Nous sommes absolument ravis d’accueillir Swan et de vous faire découvrir son live en solo !

https://moltomorbidi.bandcamp.com

Crédit 📷 Jo Anatole

𝗙𝗶𝗮𝘀𝗰𝗼

𝘚𝘰𝘳𝘵𝘪𝘭𝘦̀𝘨𝘦 𝘱𝘴𝘺𝘤𝘩𝘦́-𝘱𝘶𝘯𝘬 – 𝘗𝘢𝘶

Il y a 20 ans, à une époque où les majors du disque tirent l’essentiel de leurs revenus de la vente de sonneries de téléphone portables, des musiciens.nes de la région paloise se font les griffes, prennent les armes, et taillent des croupières au marasme ambiant en labourant leurs propres sillons fumants dans l’improvisation, le jazz insubordonné ou le noise rock âpre à souhait.

Se regroupant aujourd’hui sous le nom de Fiasco, nom génial qui sonne comme un alibi séditieux, le groupe nous offre une orchestration de la tension, du souffle, et de la colère radiante qui l’animent, comme si Catherine Ribeiro avait croisé le chemin de Pere Ubu.

Dans sa transe électrique, Fiasco déploie un ostinato kraut-dadaïste portant le chant de Clémence, qui déclame comme elle attise le feu, nous prend à contre-pied avec sa poésie à jeter le froc aux orties, et nous invite à communier dans l’arène.

https://fiasco666.bandcamp.com

Crédit 📷 Muriel Réa

𝗭𝗼𝗺𝗯𝗶𝗲 𝗗𝗼𝗴

𝘋𝘰𝘨 𝘙𝘰𝘤𝘬 – 𝘋𝘰𝘳𝘥𝘰𝘨𝘯𝘦

Tous les gamers et gameuses le savent, les zombie dogs dans Resident Evil, des dobermans infectés par le t-virus, sont une plaie, et ce depuis le second opus de la série sorti en 1998 sur Playstation 1. Pour s’en débarrasser, le consensus indique l’utilisation du fusil à pompe et d’attendre que la bête nécrosée saute sur vous avant de tirer, et pan ! voilà une nature bien régulée comme diraient nos amis chasseurs.

Tous·tes les habitués·es du festival le savent, à chaque édition sont programmés des groupes locaux et des artistes en pleine éclosion qui en sont à donner leurs premiers concerts. Et parfois les deux conditions sont réunies, comme pour le Zombie Dog qui nous interesse ici. Pamela et Eva, entre Périgueux et Limoges, s’associent dans une forme toute aussi épurée qu’efficace : un duo basse/batterie, comme un Death from above 1979 sans les barbes, ou un White Stripes sans ce boomer de Jack White, qui de toute façon, répétant à l’envi son mépris des jeux vidéos, serait bien infoutu de faire face au moins vénère des zombie dogs.

https://zombiedog.bandcamp.com/album/skeleton

Crédit 📷 Laurent Lagarde